Le gouvernement ferait fausse route en baissant les crédits à l'audiovisuel public
La SACD exprime son inquiétude et son incompréhension face aux informations parues dans la presse et faisant état d’une baisse significative des crédits affectés aux entreprises de l’audiovisuel public dans le projet de loi de finances pour 2018.Après l’annonce ces derniers jours du refus du gouvernement de procéder à une réforme pourtant indispensable de la contribution à l’audiovisuel public, cette baisse envisagée des ressources publiques de l’audiovisuel public serait un mauvais coup.
Alors que des contrats d’objectifs et de moyens ont été conclus ces dernières années entre ces entreprises et l’État, il est essentiel que les engagements pris par les pouvoirs publics soient enfin tenus, notamment sur le plan budgétaire. En particulier, France Télévisions s’est engagée à partir de 2017 en faveur d’un Plan Création qui verra le service public renforcer ses investissements dans la création audiovisuelle à hauteur de 420 millions d’euros par an.
Si des efforts d’économies peuvent être demandés par l’État actionnaire, il est tout aussi indispensable que l’État respecte sa parole et garantisse au service public des moyens pérennes et suffisants.
La SACD rappelle d’ailleurs que France Télévisions joue un rôle central dans le financement, la promotion et la diffusion de la création française en représentant notamment plus de 50% de financement de la fiction française et en consacrant 60 millions d’euros par an au cinéma français.
Le gouvernement porterait une lourde responsabilité s’il ne confortait pas ce rôle historique et majeur du service public. Cet affaiblissement du service public serait d’autant plus dommageable qu’en période de mutation et d’incertitudes sur le paysage audiovisuel, confronté en particulier à de nouvelles concurrences, l’audiovisuel public constitue un pôle de stabilité indispensable pour l’audiovisuel français et la création.
La SACD appelle donc les pouvoirs publics à respecter le plan d’affaires adopté l’an dernier et à dessiner une trajectoire budgétaire pour le service public de l’audiovisuel qui accompagne un engagement résolu en faveur de la création. Ce soutien à la création est un marqueur fort de l’audiovisuel public, il doit pouvoir le rester.