Soutenir et renforcer la création d'animation : une priorité à l'heure de la réforme du service public
A l'occasion du Festival du film d'animation d'Annecy, la SACD propose 4 orientations pour soutenir et renforcer la création d'animation.Le Festival du film d’animation d’Annecy est l’occasion de saluer l’excellence et la réussite de l’animation française qui repose beaucoup sur le talent et la créativité de ses autrices et auteurs.
Ce dynamisme s’illustre encore dans le bilan 2017 du CNC : une place importante pour les films d’animation en salles ; une hausse des investissements dans la production ; une réussite à l’exportation avec un secteur de l’animation qui reste le premier genre audiovisuel exporté ; un succès qui ne se dément pas auprès des enfants et des jeunes sur les chaînes de télévision comme en télévision de rattrapage.
Dans ce contexte, la réforme du service public est un enjeu central pour les auteurs d’animation.
L’ observatoire des contrats audiovisuels (OPCA) que la SACD consacre cette année à l’animation et qu’elle présentera intégralement à la rentrée, confirme une donnée clé : le poids de France Télévisions dans la diffusion de l’animation s’avère crucial pour la visibilité de l’animation et la rémunération des auteurs. En 2017, 3 069 heures d’œuvres d’animation d’expression originale française inscrites au répertoire de la SACD ont été diffusées sur les antennes de France Télévisions, en particulier sur France 4.
Genre majeur de la création audiovisuelle française, l’animation bénéficie également d’un engagement fort de France Télévisions. En 2017, le cumul du financement apporté par France 3, France 4 et France 5 a représenté un investissement de 32,5 millions d’euros, soit 55% du financement total apporté par les chaînes historiques.
Pour oser et anticiper l’avenir de l’audiovisuel public, la SACD appelle à une réforme ambitieuse qui ne fragilise pas l’engagement du service public à l’égard de l’animation mais, au contraire, le renforce et le dynamise. Pour soutenir cet élan, elle propose 4 orientations :
- Maintenir sur les antennes de France Télévisions une offre conséquente et diverse de programmes jeunesse et d’animation qui reste encore attractive pour les enfants et les jeunes et qui garantit l’accès d’une offre publique à destination des enfants dans les zones où l’accès au numérique est difficile et parfois même impossible ;
- Développer des services et plateformes numériques pour s’adapter à l’évolution des usages et réussir la transition numérique
- Conforter le financement de l’animation sur la base des engagements pris par France Télévisions l’an dernier à hauteur de 30 millions d’euros minimum
- Garantir une diffusion renforcée pour la création originale, aujourd’hui largement et étrangement défavorisée sur le service public au profit des adaptations d’œuvres existantes. En 2017, seuls 38% des œuvres d’animation diffusées par le service public sont des œuvres originales, alors qu’il y en avait 45% deux ans plus tôt. Encourager la prise de risque et la création originale était un objectif poursuivi avec la réforme du Cosip Animation par le CNC il y a 2 ans ; il est temps que France Télévisions renoue avec cet état d’esprit, conforme à ses missions de service public.
Le financement et la diffusion de l’animation sur le service public ont un impact direct et immédiat sur les projets, les créations et les rémunérations des auteurs. C’est pourquoi, dans la concertation à venir autour des engagements de France Télévisions, les créateurs doivent y être prioritairement associés.
La SACD y veillera, tout comme elle encouragera les pouvoirs publics, à la lueur des premières constatations de son OPCA, à ouvrir enfin un chantier essentiel pour les auteurs et le maintien d’une politique de diversité de la création : l’encadrement des pratiques contractuelles entre auteurs et producteurs et l’association des auteurs d’animation au succès de l’animation française.
C’est en défendant un service public à la hauteur de ses responsabilités à l’égard de l’animation et une relation renforcée et équilibrée entre diffuseur, producteur et auteur que l’avenir de la création d’animation doit se dessiner.