OPCA 2014 Animation TV française : Progression inquiétante des adaptations et incertitude croissante des conditions de rémunération des auteurs
La SACD vient de publier son Observatoire Permanent des Contrats Audiovisuels 2014 consacré à l’animation française audiovisuelle. Cette étude approfondie réalisée sur la base d’un large échantillon de contrats transmis à la SACD montre une inquiétante progression des adaptations, au détriment des créations originales, et une fragilisation croissante des conditions de rémunérations des auteurs depuis 2010 (date de la dernière édition de l’OPCA-SACD sur ce secteur).Le marché des séries d’animation se porte bien. Grâce à l’exportation des programmes, le genre enregistre la plus forte progression (+19%) entre 2011 et 2012 notamment devant la fiction, et atteint des records en télévision de rattrapage (en mars 2014, elle atteint 39,5 M de vidéos vues). La part de l’animation progresse également dans les programmes TV et s’accompagne d’une progression du coût horaire de production des séries majoritairement due à l’augmentation des dépenses techniques. Dans ce contexte extrêmement favorable à l’animation française, l’OPCA-SACD relève que ce marché s’oriente par facilité et par sécurité vers une augmentation des séries d’adaptation se révélant problématique pour la rémunération des scénaristes d’animation.
La SACD met en garde contre cette augmentation des adaptations. En effet, sur 18 nouvelles séries d’animation déclarées sur les chaînes historiques en 2012, 13 sont des adaptations. Les séries adaptées représentent 67% du minutage des œuvres d’animation diffusées sur les chaînes historiques en 2012. Et au sein des diffuseurs historiques, c’est paradoxalement le service public, France Télévisions, qui favorise le moins la création originale : 81,3 % d’adaptations pour France 3 et 75,7 % d’adaptations pour France 5 contre 49,8 % pour TF1 et 59,3 % pour M6.
En dehors de l’appauvrissement de la création originale française, cette prédominance des adaptations a des conséquences sur la rémunération des auteurs des séries contraints de négocier au cas par cas le pourcentage revenant aux auteurs de l’œuvre originale. Sachant qu’à l’inverse, les auteurs d’épisodes réadaptés en BD ne perçoivent quasiment pas de droits.
Afin d’éviter des dérives, la SACD préconise de mettre en place des clés fixes de partage entre auteur(s) de l’œuvre d’origine et adaptateur(s) et, par ailleurs, de favoriser le développement de créations originales notamment au travers du COSIP Animation.
L’OPCA-SACD pointe également des conditions de rémunérations des auteurs de plus en plus incertaines. La prime tend à disparaître : elle est présente dans la moitié des contrats et représente la moitié de la rémunération fixe totale des auteurs dans 11 % des contrats contre 44 % lors de l’OPCA 2010. Et parallèlement, les rémunérations proportionnelles sont toujours majoritairement hors d’atteinte.
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