Nuestras Madres bouleverse le public des Coups de Coeur
Récompensé à Cannes de la Caméra d'or trois jours après avoir reçu le Prix SACD de la Semaine de la Critique, le film de César Díaz était présenté en avant-première SACD.Dans le cadre des Coups de Coeur de sa commission cinéma, la SACD proposait une avant-première du film Nuestras Madres. Un film récompensé à Cannes en juin dernier par la Caméra d'Or et par le Prix SACD de la Semaine de la Critique, décerné à l'unanimité d'après Laurent Tirard qui présentait la séance. "Dès la première image j'ai su que ce serait un film magnifique", a-t-il confié avant de donner la parole au réalisateur. Né au Guatemala, César Díaz a fait une partie de ses études en Belgique et en France, à l'atelier scénario de la Fémis, et signe là son premier long-métrage de fiction sur une page tragique de l'histoire de son pays : des massacres de populations civiles majoritairement mayas commis au début des années 80 pendant la guerre civile qui a secoué le pays. Des événements méconnus au-delà des frontières guatémaltèques et c'est pour cela précisément que César Díaz a fait ce film : "Personne ne connaît le génocide qui s'est déroulé au Guatemala et a fait 200 000 morts et 45 000 disparus. Il s'agissait d'Indiens alors tout le monde s'en fiche."
Le tournage ne fut pas de tout repos, comme l'a raconté sur scène la productrice Delphine Schmit (Perspective Films) : "C'est un film que nous avons fait en 22 jours sans le matériel technique prévu à l'origine. Celui-ci s'est retrouvé bloqué à Miami et nous avons dû faire avec ce que nous avons pu louer sur place. Nous avons en outre essuyé une éruption volcanique, une catastrophe nationale qui a fait 300 morts dans le pays. La directrice de la photo et moi nous sommes fait tirer dessus. Plusieurs membres de l'équipe se sont fait voler leur téléphone sous la menace d'armes à feu... Guatemala City est une ville d'une grande violence mais je me suis rendue compte sur place que cette violence puise ses racines dans ce que raconte le film." Sur la forme, Charles Tesson, le délégué général de la Semaine de la Critique, a loué la justesse de ton et la limpidité du film.
Un film puissant qui après les jurés de la SACD et ceux de la Caméra d'Or, a su convaincre le public du Cinéma des Cinéastes.
Sortie en salles : le 8 avril 2020.
Remerciements à Pyramide Films.