Théâtre 26 sep 2024

Deux lauréates pour le Prix SACD de la dramaturgie francophone 2024

A l'occasion du festival Les Zébrures d’automne à Limoges, deux textes ont reçu le Prix SACD de la dramaturgie francophone 2024 : On ne part pas en guerre avec une vie qui danse ! de Phannuella Tommy Lincifort (Haïti) et Tatrïz de Valentine Sergo (France – Suisse).

Les Zébrures d’automne : Les Francophonies - Des écritures à la scène

Société des auteurs et autrices dans leur grande diversité, la SACD est un partenaire fidèle des Francophonies - Des écritures à la scène à Limoges, où elle défend avec ardeur la représentation de toutes les écritures francophones dans le spectacle vivant. Durant les Zébrures d’automne qui se tiennent à Limoges du 25 septembre au 5 octobre 2024, la SACD célèbre la vitalité des écritures francophones venues du monde entier en remettant son Prix de la Dramaturgie Francophone. Elle réaffirme une nouvelle fois, son soutien sans faille à la défense de la culture et de la diversité et accompagne également le prix RFI Théâtre dont elle est la partenaire depuis 2014.

Prix SACD de la dramaturgie francophone 2024 : deux textes lauréats 

Le jury, composé de Brigitte Buc, autrice de théâtre et présidente du Conseil d’administration de la SACD, Panchika Velez, vice-présidente théâtre (metteuse en scène), ainsi que des administratrice et administrateur théâtre Delphine de Malherbe et François Rollin, s’est réuni jeudi 19 septembre. Attribué à une œuvre d’expression française parmi une sélection de textes proposée par la Maison des auteur·rice·s de Limoges, le prix SACD de la Dramaturgie Francophone 2024 est décerné à deux textes ex-aequo : On ne part pas en guerre avec une vie qui danse ! de Phannuella Tommy Lincifort (Haïti) et Tatrïz de Valentine Sergo (France – Suisse). 

  • On ne part pas en guerre avec une vie qui danse ! de Phannuella Tommy Lincifort (Haïti)

Une femme attend l'heure de son exécution pour avoir tué neuf hommes à main nue. Comme dernière volonté, elle demande à voir un prêtre vaudou qui interpelle l'esprit de son enfant qu’elle a avorté il y a trois jours.

« Je n'ai d'excuses à faire qu'à toi, on ne part pas en guerre avec une vie qui danse. ». De cette histoire qui ne concerne que deux personnes, émerge également celle de tout un peuple qui trépasse dans un silence épais.

Un univers où la cruauté et l’humanisme frôlent la démesure, l’inacceptable. Un débat entre la vie avant la mort et la mort avant la vie pour discuter le sort d’une meurtrière ou d’une sauveuse ; la limite est mince, poreuse mouvante et fragile.

Phannuella Tommy LINCIFORT

Phannuella Tommy Lincifort est dermatologue, comédienne, dramaturge. En 2020, elle est récipiendaire du projet « Imaginarium 312 Multiples commun », résidences artistiques et ateliers de création de Pyepoudre en Haïti.  En 2022, elle figure parmi les lauréats du concours Textes en paroles avec son texte Lit 5. En 2023, elle bénéficie d’une résidence artistique à la Chartreuse, Avignon dans le cadre du programme les voix du Bivouac.

Elle joue dans plusieurs pièces de théâtre telles que : Avilir les ténèbres de Jean D’Amérique, Tranzit de Gaëlle Bien-Aimé. Elle anime régulièrement des ateliers utilisant des exercices de théâtre et des techniques de psychologie à des fins thérapeutiques. Ses créations prônent une vision holistique de l’humain, où la sensibilité et la fragilité réclament une place digne sans crainte d’être censurées. 

  • Tatrïz de Valentine Sergo (France – Suisse)

Sur scène, une autrice en train d’écrire le spectacle que le public s’apprête à voir, sa réalité et la fiction s’entremêlant en direct. Trois personnages : la Femme, l’Homme, la Grand-Mère. La femme, occidentale, s’adresse à l’homme qu’elle aime et qui vit dans une zone de conflit, les Territoires palestiniens de Cisjordanie. La grand-mère surgit par moments. 

La géopolitique menée par les puissances extérieures ne détruit pas seulement le territoire dans sa composante géographique, mais détruit aussi les territoires psychiques et sentimentaux, pour plusieurs générations.

Un texte entre paroles écrites et paroles dites, une alternance de dialogues, de monologues, de SMS, de messages vocaux. Comme pour plonger dans le flot d’émotions de ces femmes et de cet homme, comme pour tenter de raconter : les guerres, les déracinements, les renoncements, les impossibilités, mais aussi les joies et les espoirs.

Valentine Sergo

Valentine Sergo est autrice, metteure en scène, comédienne et directrice artistique de la Cie Uranus. Née en Italie, Valentine Sergo arrive en Suisse dans son l’enfance. Elle grandit entre la France et la Suisse, elle navigue depuis toujours entre ces trois pays et ces deux langues. Elle porte en elle le brassage de plusieurs cultures européennes. Elle est diplômée de l’école Serge Martin Genève en 1992. En 2004 elle fonde sa Compagnie Cie Uranus (Suisse) au sein de laquelle elle monte ses textes. Son écriture s’inspire des différents « mondes » qu’elle côtoie, notamment dans les ateliers menés régulièrement auprès de diverses populations : demandeurs d’asiles, groupe de femmes migrantes, adolescents en séjours psychiatriques, ainés en EPHAD, malades atteins de maladies chroniques. Son dernier texte Coeurs Battants a été édité chez Lansman Editeur en 2023, et créé au Théâtre de l’Orangerie à Genève en août 2023. Précédemment son texte Chaos a été aussi édité chez Lansman Editeur en 2021, et créé au festival des Zébrures d’automne de Limoges en septembre 2021 et à Genève en octobre 2022. Chaos et Coeurs Battants sont les deux premiers volets du triptyque théâtral Cyclone qui se déroule entre Occident et Moyen Orient. Deux de ses textes ont reçu le prix SSA (Société Suisse des Auteurs) aux écritures théâtrales : La divergence des trajectoires, édité aux Editions Kazalma en 2013 et Palpitations inédit en 2012. Au festival d’Avignon 2024, on a pu l’entendre lire des extraits de ses textes dans le cadre des Intrépides à la Maison Jean Vilar les 12 et 13 juillet.

Photo : Guillaume Thebault 

Les précédents lauréats du Prix SACD de la Dramaturgie francophone

Ce prix a été décerné en 2023 à Pamela Ghislain (Belgique) pour Lune - en 2022 à Emmelyne Octavie (Guyane) pour À contre-courant, nos larmes - en 2021 à Pascale Renaud-Hébert (Québec / Canada) pour Hope Town - en 2020 à Andrise Pierre (Haïti) pour Elle voulait ou croyait vouloir et puis tout à coup elle ne veut plus ! -  en 2019 à Suzie Bastien (Québec / Canada ) pour Sucrés Seize (huit filles) - en 2018 à Martin Bellemare (Québec / Canada ) pour Maître Karim la perdrix - en 2017 à Sufo Sufo (Cameroun) pour Debout Un Pied – en 2016 à Céline Delbecq (Belgique) pour L’enfant sauvage et à Edouard Elvis Bvouma (Cameroun) pour À la guerre comme à la Gameboy - en 2015 à Jonathan Bernier (Québec/Canada) pour Danserault – en 2014 à Pedro Kadivar (Iran/Allemagne) pour Pays –  en 2013 à Antoinette Rychner (Suisse) pour Intimite Data Storage – en 2012 à Larry Tremblay (Québec/Canada) pour Cantate de guerre –  en 2011 à Michel-Marc Bouchard (Québec/Canada) pour Tom à la ferme – en 2010 à Evelyne de la Chenelière (Québec/Canada) pour Les Pieds des anges – en 2009 à Jean-René Lemoine (Haïti) pour Erzuli Dahomey – en 2008 à Gerty Dambury (France) pour Trames – en 2007 à Khaldoun Imam (Syrie - Québec/Canada) pour Les Voix et les échos- en 2006 à Patric Saucier (Québec/Canada) pour Deux semaines après l’éternité – en 2005 à Jean-Pierre Cannet (France) pour Little boy, la passion et Marcel Zang (Cameroun) pour L’Exilé – en 2004 à Gustave Akakpo (Togo) pour La Mère trop tôt, et Suzie Bastien (Québec/Canada) pour Lukalila - en 2003 à Jalila Baccar (Tunisie ) pour Araberlin - en 2002 à Eric Durnez (Belgique) pour Bamako (Mélodrame Subsaharien) - en 2001 à Ahmed Ghazali (Maroc-Québec/Canada) pour Le Mouton et la Baleine et Marc Israël-Le Pelletier (France-Québec/Canada) pour Sarah et Lorraine.

La SACD est la plus ancienne société d’auteurs au monde, fondée en 1777 par Beaumarchais, elle appartient aux auteurs et autrices qui en sont membres. Elle représente plus de 60 000 autrices et auteurs du spectacle vivant, de l’audiovisuel, de la création numérique, de la radio et du podcast. Elle gère et défend collectivement leurs droits, met à leur disposition de nombreux services, leur offre des espaces de travail, les conseille dans leur accès à leurs droits sociaux ou les questions liées à leur statut d’auteur... Elle soutient par ailleurs, grâce au dispositif de « rémunération pour copie privée », la création contemporaine et la diffusion des œuvres.

Contact presse SACD

Chloé Rayneau – 06 85 12 29 59 – chloe.rayneau@sacd.fr