Des chantiers culturels d'ampleur attendent la nouvelle ministre de la Culture
À la suite de la réélection à la présidence de la République d’Emmanuel Macron, un nouveau gouvernement vient d’être nommé avec à sa tête, Elisabeth Borne, Première ministre, et Rima Abdul Malak, en tant que ministre de la Culture.À la suite de la réélection à la présidence de la République d’Emmanuel Macron, un nouveau gouvernement vient d’être nommé avec à sa tête, Elisabeth Borne, Première ministre, et Rima Abdul Malak, en tant que ministre de la Culture.
La SACD souhaite adresser ses plus vifs remerciements à Jean Castex et Roselyne Bachelot. Durant la crise qui a particulièrement frappé la culture, ils ont su témoigner d’une écoute constante à l’égard de la situation des auteurs et prendre des initiatives positives et utiles comme les filets de sécurisation des revenus des auteurs dont la SACD a assuré la mise en œuvre.
Ils laissent aussi pour bilan une régulation audiovisuelle refondée grâce à une transposition réussie et ambitieuse des directives européennes sur le droit d’auteur et sur les services de médias audiovisuels. L’adoption de ces textes sécurise les revenus des auteurs, consolide la gestion collective et ancre les plateformes numériques dans les politiques de soutien à la création audiovisuelle et cinématographique.
La SACD félicite également Rima Abdul Malak pour sa nomination en tant que ministre de la Culture et lui adresse ses vœux de succès et de réussite dans sa mission.
Ce nouveau quinquennat devra être porteur de nouveaux engagements en faveur de la culture et de la création. Or, l’annonce du président de la République visant à supprimer très rapidement la redevance audiovisuelle, sans fournir de pistes de financement alternatives et crédibles, suscite des inquiétudes fortes pour l’avenir.
À ce stade, l’absence de toute garantie d’un financement affecté, de nature à maintenir une ambition élevée du service public, à l’égard notamment de la création, et à assurer une indépendance incontestable ouvre la porte à une fragilisation durable et dangereuse de l’audiovisuel public.
Alors que la Première ministre a souligné sa conviction que les politiques publiques devaient s’élaborer dans le dialogue avec les corps intermédiaires, il serait incompréhensible que l’avenir du financement de l’audiovisuel public n’obéisse pas à cette méthode et ne se fixe pas pour cap le renforcement du service public et la mise en place d’un financement affecté, comme dans tous les pays européens où un grand service public existe.
Au-delà de cet enjeu majeur, tant le service public est un partenaire historique et incontournable de la création, l’engagement de la ministre de la Culture devra répondre à des enjeux forts :
- Repenser la démocratisation culturelle à l’heure où le numérique modifie les habitudes et pratiques culturelles de nos concitoyens ;
- Réorganiser la politique du spectacle vivant et mieux défendre la création contemporaine et la diffusion des œuvres ;
- Réformer les soutiens du CNC en veillant à mieux soutenir le financement de l’écriture et à moderniser des règles parfois obsolètes ;
- Renforcer le soutien à la création audiovisuelle patrimoniale d’expression originale française pour les plateformes numériques ;
- Faciliter la vie des auteurs, l’accès à leurs droits sociaux et assurer un partage équitable de la valeur avec les producteurs ;
- Renforcer l’Europe de la Culture en défendant mieux les actifs stratégiques culturels et en étant le fer de lance du chantier de la découvrabilité.
Ce sont autour de ces attentes fortes que les autrices et auteurs de la SACD attendent une action volontariste et une mobilisation sans faille de la nouvelle ministre, au profit de la jeunesse, des créateurs et de la diversité culturelle.