Quel avenir pour le financement du service public ?
Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, la SACD interroge le président-candidat sur sa proposition de supprimer la redevance audiovisuelle et sur les solutions qu'il envisage pour assurer le financement et l’indépendance du service public.Dans une lettre adressée vendredi 8 avril à Emmanuel Macron, la SACD, par la voix de son président, Jean-Xavier de Lestrade, et de son directeur général, Pascal Rogard, revient sur la proposition du président-candidat de supprimer la contribution à l'audiovisuel public.
La SACD s'inquiète des conséquences qu'une telle décision pourrait avoir sur la pluralité de l'offre et sur le financement de la création : "Au-delà du rôle important que jouent en particulier France Télévisions et Radio France pour faire vivre le pluralisme de l’information dans un monde saturé de fausses nouvelles, ces deux piliers de l’audiovisuel public sont également des acteurs centraux, historiques et spécifiques dans le financement et la diffusion de la culture et de la création audiovisuelle et cinématographique française."
Et plus encore, des conséquences que cette suppression de la redevance pourrait avoir sur les auteurs et les autrices : "Il est peu de dire que par sa large politique de diffusion et de valorisation de la création française, le service public permet à de nombreux créateurs de percevoir, à travers les organismes de gestion collective comme la SACD, une rémunération proportionnelle, dont la France a conforté le principe ces dernières années au sein de l’Union européenne, et qui a été et reste essentielle au sortir de la crise sanitaire qui a tout particulièrement frappé le secteur culturel."
Si telle décision devait être-prise au cours d'un second mandat à l'Elysée, quelles seraient les solutions mises en oeuvre pour sanctuariser l’indépendance du service public et la doter d’une architecture financière qui la mette à l’abri des pressions et qui la conforte dans ses missions ? Les dirigeants de la SACD attendent d’Emmanuel Macron qu’il se prononce clairement : "Nous avons, pour notre part, la conviction que, parmi les pistes en discussion, la mise en œuvre d’un dispositif de Prélèvement sur les Recettes de l’Etat, comme en bénéficient aujourd’hui les collectivités locales et le budget de l’Union européenne, constitue sans doute l’hypothèse la plus solide, aussi bien constitutionnellement qu’opérationnellement, et la plus à même de garantir l’indépendance de l’audiovisuel public. Partagez-vous cette analyse ?"