Cannes 20 mai 2014

Étude sur les femmes dans le cinéma et l’audiovisuel : des disparités indiscutables, une situation meilleure en France qu’en Europe

Un an après la réception sur son stand de Najat Vallaud-Belkacem, alors Ministre des droits des femmes, pour évoquer la place des femmes dans le cinéma et l’audiovisuel, la SACD a souhaité assurer un suivi et mesurer les avancées obtenues.

Pour ce faire, sont intervenus Audrey Azoulay, directrice générale, et Benoît Danard, directeur des études, des statistiques et de la prospective du CNC, qui sont venus présenter l’étude commandée par Najat Vallaud-Belkacem et Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication, sur « la place des femmes dans l’industrie cinématographique et audiovisuelle ».

Présentée en mars devant l’Observatoire de l’Egalité, l’étude a permis d’illustrer les disparités et les inégalités hommes-femmes :

  • en 2012, 23% des réalisateurs de long-métrage sont des femmes (18,4% en 2008)
  • en 2012, 27% des premiers films sont réalisés par des femmes (25% en 2008)
  • en 2012, 33% des deuxièmes films sont réalisés par des femmes (29% en 2008)
  • en 2012, le devis moyen des films réalisés par des femmes (3,45 millions d’euros) est moins élevé que celui réalisé par des hommes (5,66 millions d’euros)
  • les hommes représentent plus de ¾ des entreprises de production audiovisuelle et cinématographique
  • de fortes disparités existent entre les métiers : les scriptes sont à 98% des femmes ; les électriciens à 98% des hommes ; les assistants réalisateurs sont pour moitié des femmes...
  • les écarts de salaires sont importants, notamment pour les réalisateurs : les femmes réalisatrices ont des salaires moins élevés de 30%.

 

Pour Audrey Azoulay, la priorité, c’est d’abord de rattraper les écarts de salaire. Mais, il ne s’agit pas d’engagements spécifiques pour le cinéma et l’audiovisuel, c’est davantage la mise en œuvre d’une politique nationale et générale. La composition des commissions d’aide peut être également un outil utile pour renforcer la place des femmes dans les instances de décision. Enfin, elle estime que la formation des futurs professionnels du cinéma et de l’audiovisuel doit permettre de rééquilibrer l’ensemble en faveur d’une plus grande égalité hommes-femmes.

Elle tient également à souligner qu’en Europe, la place des femmes est plus favorable en France que dans les autres pays.

En réaction à l’intervention d’une réalisatrice qui indiquait que la politique des chaînes de télévision en faveur des séries se faisait au détriment des femmes (seules 7% des femmes sont réalisatrices sur les séries alors que sur les unitaires, elles sont 16%), Audrey Azoulay estime que la meilleure voie serait d’engager le dialogue avec les chaînes de télévision.

L'étude du CNC sur la place des femmes dans l'industrie cinématographique et audiovisuelle