Merci Gérard !
Hommage de Daniel Larrieu à Gérard Violette, ancien directeur du Théâtre de la Ville.
"La danse est en deuil, la disparition de Gérard Violette est une nouvelle bien triste. Nous lui devons beaucoup ; sans son soutien au Théâtre de la Ville, peu de chorégraphes. Les Français, mais aussi les Belges, les Suisses et les Américains… ne pourraient prétendre à occuper la place qu’ils occupent aujourd’hui si dans les années 80, ils n’avaient été programmés au Théâtre de la Ville.
S’y sont croisées les créations les plus impertinentes. Le travail d’accompagnement des artistes dépassait le cadre strict de la programmation et aura permis à beaucoup dont je suis, de produire des œuvres nouvelles apportant pour chaque projet un véritable soutien à la création. J’aimais les rendez-vous dans le bureau feutré du premier étage du Théâtre de la Ville. Son avis m’importait. Saluons sa mémoire. Rappelons-nous en souriant combien ses encouragements, comme aussi, quelques fois, sa rudesse et sa vigilance, ont accompagné largement nos créations.
Et puis il y a eu Pina, la révolution Pina Bausch, et cette amitié fidèle, entre eux, qui aura permis au public du Théâtre de réécrire son histoire, et au public de la danse de poser les bases du bouleversement dramaturgique du geste dansé. Fidèle aussi à Merce Cunningham ou encore à Trisha Brown et à beaucoup dans la danse française des années 80.
J’ai dansé au Théâtre de la Ville en 1988, puis, en 95, la dernière fois c’était toujours sous la direction de Gérard Violette, en 2007.
Je suis triste, comme devant un glissement de terrain inattendu de mon histoire.
Je salue son épouse, ses enfants, et toute l’équipe ancienne et actuelle du Théâtre de la Ville. Je leur présente l’expression de mon amitié discrète et fidèle. Je garderai en mémoire le souvenir d’un homme remarquable, si engagé auprès des artistes."
Daniel Larrieu
photo : D.R.