Hommage à Charles Chaynes
Philippe Hersant, le président de la commission Musique de la SACD, salue la mémoire du compositeur disparu le 24 juin dernier.
Nous avons appris avec tristesse le décès de Charles Chaynes, survenu le 24 juin dernier.
Cet élève de Darius Milhaud et de Jean Rivier au Conservatoire National Supérieur de Paris, Grand Prix de Rome en 1951, membre de l’Académie des Beaux-Arts depuis 2005, avait par ailleurs dirigé France Musique, puis le service de la création musicale à Radio France.
Attiré depuis toujours par l’univers lyrique, il n’écrivit pourtant son premier opéra qu’en 1982, à l’âge de 57 ans. Il m’avait confié qu’il trouvait très difficile de trouver un bon livret…
C’est Ludovic Janvier qui le lui fournira. Erzsébet, opéra pour un seul personnage (incarné à l’Opéra de Paris par Christiane Eda-Pierre) s’inspire de la figure de la « Comtesse sanglante », Erzsébet Bathory. Une œuvre forte, violente et dramatique, qui présente un bel équilibre entre innovation et tradition, tant sur le plan du langage musical que sur celui de la forme.
Quatre opéras suivront Erzsébet : Noces de sang (1986) d’après Federico Garcia Lorca, présenté à l’Opéra de Montellier. Jocaste (1992), créé à l’Opéra de Rouen. Ses deux derniers opéras, Cécilia (1998) et Mi amor (2007) ont été écrits en collaboration avec notre ami Eduardo Manet, qui a siégé plusieurs années au Conseil d’Administration de la SACD.
Charles Chaynes est par ailleurs l’auteur d’un grand nombre d’œuvres symphoniques, de concertos, de pièces de musique de chambre - mais la voix demeurait sans doute son domaine de prédilection.
Il avait reçu le Prix Musique de la SACD en 1988.
Philippe Hersant