La SACD inquiète pour l’avenir du financement de la culture et de la création
A l’occasion de l’adoption définitive de la loi de finances pour 2025 au Parlement, la SACD exprime des inquiétudes sur l’avenir du financement de la création dans notre pays, pour l’audiovisuel et le cinéma comme pour le spectacle vivant.La nouvelle baisse de crédits de 80 millions d’euros de l’audiovisuel public, portant plus particulièrement sur France Télévisions et Radio France, fait partie de ces mesures néfastes. A nouveau, le budget du service public de l’audiovisuel fait l’objet d’une coupe draconienne, sans justifications réelles et qui pourrait avoir des répercussions sur l’équilibre de ces entreprises.
Malgré les succès éditoriaux et d’audience qui ne se démentent pas et, pour France Télévisions, les engagements essentiels pris à l’égard de la création audiovisuelle et cinématographique avec près de 500 millions d’euros d’investissements, le Parlement a pris le risque de fragiliser le service public.
La SACD est convaincue qu’il est au contraire urgent de donner au service public une trajectoire financière crédible, dynamique et en phase avec les missions essentielles qu’il assume. Dans le contexte d’un paysage audiovisuel en pleine mutation et à l’heure d’une désinformation qui progresse, l’audiovisuel public est plus que jamais un pivot essentiel qui doit avoir les moyens des ambitions fixées dans leur contrat d’objectif et de moyens, en particulier pour la création.
La ponction de 500 millions d’euros réalisée sur le budget du CNC constitue une autre inquiétude pour les auteurs et autrices de la SACD. Non seulement, ce prélèvement, qui affecte une partie des taxes versées par les diffuseurs et les spectateurs en salles vers le budget de l’Etat, constitue une surtaxation injustifiable. Mais, elle pourrait aussi remettre en cause à la fois l’autonomie budgétaire du CNC et ses capacités d’action et de financement.
Pour le spectacle vivant, le désengagement massif et les coupes sombres d’un certain nombre de collectivités locales à l’égard de leur budget culturel sont étourdissantes par leur violence et leur vigueur. La région des Pays de la Loire dont la présidente, Christelle Morençais, a réduit les crédits de 73 % et le département de l’Hérault qui a supprimé 100 % de ses dépenses non obligatoires dans la culture sont désormais à la pointe de ces collectivités qui passent la culture et le spectacle par pertes et profits.
Les auteurs et autrices que la SACD représente ne peuvent que marquer une solidarité indéfectible avec les professionnels touchés par ces restrictions budgétaires. Elles impactent la vie et l’activité de milliers d’auteurs, de comédiens, de techniciens qui sont privés d’activité, des compagnies, lieux de création et de diffusion qui sont fragilisés et des territoires qu’on dévitalise un peu plus alors que la culture peut être un lien social et une source d’activités importante.
Ces coupes budgétaires interviennent dans un contexte tendu par ailleurs pour le spectacle vivant avec, d’une part, la difficulté croissante pour un nombre croissant de créations de pouvoir trouver une diffusion satisfaisante et, d’autre part, l’augmentation continue des coûts de structure pour les lieux qui aboutit à une réduction de la marge artistique.
Cette situation, préjudiciable pour tous, devrait être un électrochoc et une invitation pour les pouvoirs publics, en lien avec les professionnels, à réagir et à repenser la politique publique en faveur du spectacle vivant et les moyens qui y sont consacrés. La SACD est prête à en prendre toute sa part.
Enfin, l’éducation artistique et culturelle ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la rigueur budgétaire. C’est l’avenir de la création, de la démocratisation culturelle et du renouvellement des publics qui est en jeu.
A cet égard, le plafonnement des dépenses de la part collective du Pass Culture voté au Parlement est incompréhensible. Cette part collective, à disposition des équipes pédagogiques des établissements scolaires, est le moyen le plus adéquat et pertinent pour accompagner les enfants et les jeunes et encourager une médiation qui est le plus court chemin vers la démocratisation de la culture.
Des solutions doivent être rapidement trouvées pour garantir la continuité du dispositif sans freiner les projets des écoles bénéfiques pour les élèves comme pour les auteurs des œuvres qui en bénéficient.
Au-delà, la volonté de la ministre de la Culture, Rachida Dati, de réformer le Pass Culture va dans le bon sens. La SACD soutient pour sa part deux évolutions majeures : Fixer une part minimale de l’enveloppe dédiée au spectacle vivant qui est aujourd’hui le parent pauvre de l’utilisation du Pass Culture avec moins de 1 % des réservations de places sur l’application ; Renforcer la part collective du Pass pour accroitre les moyens à destination des équipes scolaires.
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