Spectacle vivant 23 sep 2022

La SACD dévoile le Prix 2022 de la Dramaturgie Francophone

A l'occasion du festival "Francophonies - des écritures" à la scène qui se tient actuellement à Limoges, la SACD remettra le Prix de la Dramaturgie Francophone 2022 à l'autrice guyanaise Emmelyne Octavie le 25 septembre.

Société des auteurs et autrices dans leur grande diversité, la SACD est un partenaire fidèle du festival « Les Francophonies - Des écritures à la scène » à Limoges, où elle défend avec ardeur la représentation de toutes les écritures francophones dans le spectacle vivant. Durant les Zébrures d’automne qui se tiennent à Limoges du 21 septembre au 1er octobre 2022, la SACD célèbre la vitalité des écritures francophones venues du monde entier en remettant son Prix de la Dramaturgie Francophone. Elle réaffirme une nouvelle fois, son soutien sans faille à la défense de la culture et de la diversité et accompagne également le prix RFI Théâtre dont elle est la partenaire depuis 2014.

Le texte lauréat 2022 : À contre-courant, nos larmes de Emmelyne Octavie

Attribué à l’auteur d’une œuvre d’expression française parmi une sélection de textes proposée par la Maison des Auteurs de Limoges, le prix SACD de la Dramaturgie Francophone 2022 est décerné au texte À contre-courant, nos larmes de l’autrice guyanaise Emmelyne Octavie. Les administrateurs théâtre du Conseil d’administration de la SACD ont distingué pour la première fois un texte d’une autrice guyanaise qui, en quelques lignes, résume son récit : « Ça raconte le calme, le fleuve, le Haut-Maroni. Ça pleure des vies arrachées à la vie. Ce sont les mots qui comptent les suicides, les absurdités et le silence bruyant de la République, qui, en classe, distribue des chansons.  Et puis il y a cette « Marseillaise », que toutes et tous ont du mal à retenir. Ça fait pas assez poésie. De toute façon, une Marseillaise sur une pirogue, c’est pas écologique ! Ça va encore mettre du sang partout. Ça raconte les jeunes amérindiens Wayanas de Guyane et leur combat au quotidien pour ne pas sombrer. »

Marie-Do Fréval, autrice, vice-présidente théâtre du Conseil d’administration de la SACD remettra le Prix SACD 2022 de la Dramaturgie Francophone dimanche 25 septembre à 12h30 à l’Archipel, Foyer de l’Opéra de Limoges, en compagnie de l’auteur et metteur en scène Hassane Kassi Kouyaté, directeur du festival. Cette cérémonie sera suivie par la remise du Prix RFI Théâtre 2022 en collaboration avec la SACD.

Emmelyne Octavie

Autrice, comédienne, chanteuse et metteuse en scène guyanaise née à Cayenne, Emmelyne Octavie commence à écrire dès l’âge de quinze ans. Elle publie à 19 ans son premier livre Masque noir sur face blanche puis en 2007, son second ouvrage Sourire aux lèvres et larmes aux yeux, recueil de nouvelles et de poèmes. Elle étudie les lettres, les langues et les arts à Paris et à Cayenne, puis décide de se former au métier de comédienne. À partir de 2011, elle intègre les formations du cours Florent, de l’Acting International et de l’école Auvray-Nauroy, puis poursuit son parcourt de comédienne en autodidacte. Depuis quelques années, Emmelyne Octavie lie l’acte d’écrire à la scène. Elle dit les mots. Elle déclame. Elle met en scène et trace son chemin dans l’univers poétique qu’elle s’est créé. En 2016, elle signe sa première création : Battements de Mots, un spectacle poétique dans lequel elle partage la scène avec son guitariste, Thierry Salomon.

Emmelyne Octavie sort son premier single Cogne, plaidoyer contre les violences faites aux femmes et en 2017, le titre Papa Maman. Récompensée deux fois lors de la 11ème cérémonie des Lindor Musique Guyanaise du prix de l’auteur de l’année et de la création artistique originale, elle est également lauréate du prix Inédit d’Afrique et d’Outre-mer 2020 pour son texte Mère Prison. En 2021, elle publie son cinquième livre, Par accident le jour où maman n’est pas morte.

Les précédents lauréats du Prix SACD de la Dramaturgie francophone 

Ce prix a été décerné en 2021 à Pascale Renaud-Hébert (Québec / Canada) pour Hope Town - en 2020 à Andrise Pierre (Haïti) pour Elle voulait ou croyait vouloir et puis tout à coup elle ne veut plus ! -  en 2019 à Suzie Bastien (Québec / Canada ) pour Sucrés Seize (huit filles) - en 2018 à Martin Bellemare (Québec / Canada ) pour Maître Karim la perdrix - en 2017 à Sufo Sufo (Cameroun) pour Debout Un Pied – en 2016 à Céline Delbecq (Belgique) pour L’enfant sauvage et à Edouard Elvis Bvouma (Cameroun) pour À la guerre comme à la Gameboy - en 2015 à Jonathan Bernier (Québec/Canada) pour Danserault – en 2014 à Pedro Kadivar (Iran/Allemagne) pour Pays –  en 2013 à Antoinette Rychner (Suisse) pour Intimite Data Storage – en 2012 à Larry Tremblay (Québec/Canada) pour Cantate de guerre –  en 2011 à Michel-Marc Bouchard (Québec/Canada) pour Tom à la ferme – en 2010 à Evelyne de la Chenelière (Québec/Canada) pour Les Pieds des anges – en 2009 à Jean-René Lemoine (Haïti) pour Erzuli Dahomey – en 2008 à Gerty Dambury (France) pour Trames – en 2007 à Khaldoun Imam (Syrie - Québec/Canada) pour Les Voix et les échos- en 2006 à Patric Saucier (Québec/Canada) pour Deux semaines après l’éternité – en 2005 à Jean-Pierre Cannet (France) pour Little boy, la passion et Marcel Zang (Cameroun) pour L’Exilé – en 2004 à Gustave Akakpo (Togo) pour La Mère trop tôt, et Suzie Bastien (Québec/Canada) pour Lukalila - en 2003 à Jalila Baccar (Tunisie ) pour Araberlin - en 2002 à Eric Durnez (Belgique) pour Bamako (Mélodrame Subsaharien) - en 2001 à Ahmed Ghazali (Maroc-Québec/Canada) pour Le Mouton et la Baleine et Marc Israël-Le Pelletier (France-Québec/Canada) pour Sarah et Lorraine.

La SACD est la plus ancienne société d’auteurs au monde, fondée en 1777 par Beaumarchais, elle appartient aux auteurs et autrices qui en sont membres. Elle représente plus de 60 000 autrices et auteurs du spectacle vivant, de l’audiovisuel, de la création numérique, de la radio et du podcast. Elle gère et défend collectivement leurs droits, met à leur disposition de nombreux services, leur offre des espaces de travail, les conseille dans leur accès à leurs droits sociaux ou les questions liées à leur statut d’auteur... Elle soutient par ailleurs, grâce au dispositif de « rémunération pour copie privée », la création contemporaine et la diffusion des œuvres.