La SACD appelle à un engagement clair de Radio France en faveur de la fiction radiophonique
La SACD exprime sa vive inquiétude face à la décision de France Inter de supprimer à la rentrée prochaine l’émission de fiction historique Autant en emporte l’Histoire, animée par Stéphanie Duncan.Cette décision marque la disparition totale de la fiction radiophonique sur l’antenne de la première radio du service public, sans qu’aucune alternative éditoriale n’ait été annoncée, ni sur les antennes ni sur les plateformes numériques de Radio France.
Cette suppression brutale, sans concertation ni communication, révèle l’incapacité de Radio France à proposer une stratégie forte, cohérente et ambitieuse pour la fiction radiophonique. Elle laisse beaucoup d’auteurs et d’autrices sans perspectives, et la création radiophonique sans horizon.
Pourtant, la fiction radio est un pilier historique de la radio publique française. Elle est le marqueur d’une identité de service public qui permet de faire vivre la littérature, le théâtre, la poésie et les écritures contemporaines auprès d’un large public, tout en offrant un espace d’expression essentiel aux créateurs et créatrices. Ces deux dernières années, 55 fictions originales ont été commandées dans le cadre de cette émission, aujourd’hui brutalement interrompue.
Alors que les incertitudes s’accumulent également autour de la politique de France Culture en matière de fiction, la SACD appelle Radio France à envoyer sans tarder des signaux clairs et concrets. Le maintien d’une case dédiée à la fiction sur France Inter constituerait un geste fort, à la hauteur des attentes des auteurs, des autrices et du public.
Par ailleurs, l’Assemblée nationale examine aujourd’hui en séance publique la proposition de loi relative à la gouvernance de l’audiovisuel public. Dans ce cadre, la SACD formule une proposition aux pouvoirs publics et aux parlementaires : inclure dans le cahier des charges et dans la convention d’objectifs et de moyens de la radio publique une obligation de production et de diffusion de fictions radiophoniques, à l’image de ce qui existe déjà pour la télévision publique. L’absence d’un tel engagement constitue une anomalie qui doit désormais être réparée.
Une telle mesure serait en effet un levier décisif pour garantir la place de la fiction et pour préserver la diversité et la vitalité de la création radiophonique sur le service public.
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