Hommage à Jean Prodromidès
Louis Dunoyer de Segonzac salue la mémoire du compositeur, disparu le 17 mars dernier.
Une grande figure de la musique vient de nous quitter : le compositeur Jean Prodromidès.
Officier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite, Commandeur de l’Ordre des Arts et Lettres et Grand Prix de la SACD, il a été élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1990.
Elève d’Olivier Messiaen, Maurice Duruflé, Noël Gallon, Tony Aubin, Louis Fourestier et René Leibowitz, Jean Prodromidès a composé de nombreuses musiques de film : Archimède et le clochard, de Gilles Grangier, Maigret et l’affaire Saint-Fiacre, Le Baron de L’Ecluse et Les Amitiés particulières, de Jean Delannoy, Et mourir de plaisir, de Roger Vadim et Danton, d’Andrzej Wajda, pour ne citer que les plus marquantes.
Il a également écrit pour la danse, composant, entre autres, deux musiques de ballet pour Maurice Béjart : La Belle et la Bête et Salomé. Il a composé un grand nombre des musiques de scène, notamment pour Marcel Marceau. Il s’est intéressé au théâtre sous toutes ses formes, collaborant avec des metteurs en scène tels que Jean-Louis Barrault, Claude Régy, Antoine Bourseiller, René Terrasson ou Louis Erlo. Cela lui a valu d’être nommé Président du Centre Français du Théâtre, Président du Comité Lyrique de l'Institut International du Théâtre à l'UNESCO et Inspecteur des Théâtres Lyriques au Ministère de la Culture. Car l’une des grandes passions de sa vie fut l’opéra. Il en a composé cinq : Passions selon nos doutes, Les Traverses du temps, H.H.Ulysse, La Noche triste et Goya.
Le grand public retiendra sans doute de lui Les Perses, d’après Eschyle, oratorio dramatique mis en scène par Jean Prat, qui a fait date dans l’histoire de la télévision française.
Au cours de sa longue et riche carrière, Jean Prodromidès a longtemps siégé au Conseil d’Administration de la SACD, où il présidait la Commission Musique. On lui doit notamment d’avoir été à l’origine du Fonds de Création Lyrique.
Louis Dunoyer de Segonzac