Hommage à Didier Savard
Sophie Loubière, administratrice SACD déléguée à la Radio, rend hommage à l'auteur de BD et de fiction radiophonique disparu le 4 juillet 2016.[[{"fid":"597","view_mode":"default","fields":{"format":"default","field_file_image_alt_text[und][0][value]":"Hommage Didier Savard","field_file_image_title_text[und][0][value]":"Hommage Didier Savard"},"type":"media","field_deltas":{"1":{"format":"default","field_file_image_alt_text[und][0][value]":"Hommage Didier Savard","field_file_image_title_text[und][0][value]":"Hommage Didier Savard"}},"attributes":{"alt":"Hommage Didier Savard","title":"Hommage Didier Savard","height":"517","width":"775","class":"media-element file-default","data-delta":"1"},"link_text":false}]]
C’est avec une grande tristesse que j’ai appris la disparition de Didier Savard, merveilleux auteur de BD publié chez Dargaud, membre de la SACD, dont la talent était à la hauteur de sa timidité. J’ai eu le bonheur de partager avec lui l’aventure de deux feuilletons radiophoniques produits sur France Inter dans les années 90 Le secret du coffre rouge (100 épisodes) et Le mystère Mornefange (50 épisodes) qui furent et resteront de grands moments de radio, tant par le foisonnement d’inventions, de situations, d’aventures, de mystères, de personnages hauts en couleurs et de fantaisies que Didier et moi imaginions chaque jour pour nos personnages et que Georges Perroux, notre réalisateur, orchestrait avec toute son équipe de techniciens, preneurs de sons, monteurs, mixeurs, bruiteurs (dont Bertrand Amiel) que par le travail fabuleux des comédiens (Claude Piéplu, Roger Carel, Féodor Atkine, François Clavier, Alexandre Pottier, Charlotte Valandrey, Renaud Danner, Régine Arniaud…), le tout sur des partitions de compositeurs de musique de film, lesquels ont depuis glané chacun un oscar à Hollywood (Gabriel Yared et Alexandre Desplat). Oui, Didier et moi avons toujours vu et fait les choses en Cinémascope.
Je garde un émouvant souvenir de ces moments de complicité d’écriture et de quelques confidences plus intimes que Didier m’aura faites sur sa vie, l’amour qu’il portait à ses enfants et bien d’autres choses qui transpiraient parfois, de façon sournoise ou inconsciente, des personnages qu’il imaginait.
Il reste pour moi un très grand dessinateur et scénariste dont le seul défaut aura été de ne pas avoir scénarisé lui-même les dernières pages de sa propre vie, la maladie s’étant, avec virulence, emparée du crayon.
Je pense très fort à lui et à sa famille, ses enfants et sa mère, et espère que Didier réjouit encore autour de lui de belles âmes du trait sûr, élégant et souple de ses dessins.
Sophie Loubière