Adieu Jean-Charles Tacchella

« Dans mes quatorze films, j’ai essayé de débanaliser la vie. Lui donner d’autres couleurs pour mieux l’apprécier. J’ai imaginé des personnages, des petites gens pour la plupart, qui veulent échapper au quotidien. Le regard m’importe plus que le style. La légèreté, la dérision, la fantaisie et l’émotion, je ne peux m’en passer. » Jean Charles Tacchella

C’est avec tristesse que la SACD apprend la disparition de Jean-Charles Tacchella qui fut administrateur dans notre maison et consacra sa vie au Cinéma. Il nous laisse ses films, délicats et sensibles et ses Mémoires dont Bertrand Tavernier autre administrateur cinéma parlait avec tendresse et respect sur son blog en 2018 lors de la sortie de l’ouvrage :

« Jean-Charles Tacchella a écrit ses souvenirs qu’il a sobrement intitulés MÉMOIRES. C’est une chronique chaleureuse et pudique, sans effets de manche, d’un passionné de cinéma, qui sèche les cours en fin de matinée pour attraper la première séance et ceux de l’après midi mais qui passe son Bac, qui échappe au STO. Tacchella ne glorifie jamais ses actions mais fait revivre tout un quotidien tissé d’actes remplis de dignité. Et pour gagner sa vie, il écrit pour l’Ecran Français. Ce qui lui permet d’évoquer  plusieurs fois Erich Von Stroheim qui pleure à volonté pour se libérer d’une personne importune, Chico Marx qui analyse en détail tous les gags des Marx Brothers, ou emmener Bazin rencontrer Wyler (pendant cinq heures et on n’enregistrait pas les interviews à cette époque). J’ai un faible pour la rencontre avec Laurel et Hardy où Laurel donne une leçon de mise en scène ». (Bertrand Tavernier)

Photo : Eagleto4, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons 2